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✧ L’Évangile du Souffle intérieur

  • Gilles DELEAUNE
  • 15 oct.
  • 3 min de lecture
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Ne t’attache pas au mot, voyageur des souffles.

Le mot est un vêtement, et la vérité, une nudité.

Ce que tu cherches ne parle pas, il palpite.

Il est l’aube qui s’invente dans ton regard,

l’espace où la lumière s’agenouille pour se reconnaître.


Avant les dieux et les prières,

il y eut le pur frémissement,

la source avant la source,

le feu qui s’aimait dans son propre reflet.


Cette lumière prit forme un jour,

non pour être adorée, mais pour se souvenir d’elle-même à travers l’incarnation.



Elle se fit regard, souffle, blessure,

parole qui s’écoute dire « je suis »

comme on entend la mer dans une conque.


Mais ce « je » n’appartient à personne.

Il est le battement de l’invisible,

l’inspiration du monde avant qu’il ne soit monde,

l’Awen des druides, le Souffle du Bien-aimé,

la lumière qui, sans parole, nomme tout.

Ce qui vient ne vient pas.


Il s’ouvre, comme un fruit mûr au centre du silence.

Il n’a ni visage ni horizon,

seulement la clarté qui se retourne vers elle-même.

Ne l’attends pas au-dehors.

Il descend sans bruit dans les cœurs déserts,

dans celles et ceux qui ont oublié jusqu’à leur propre nom.

Là, il lève les voiles,

révèle la mer cachée sous la poussière du mental,

et murmure dans le secret de la poitrine :

Me voici,
non venu, non parti.
Je suis ce battement sans rivage,
la lumière qui s’écoute respirer,
le souffle qui s’invente à chaque instant.

Et tout ce qui était séparé devient un.

Le feu et l’eau s’y reconnaissent lumière,

le vent et la terre s’y enlacent,

et la chair elle-même se souvient d’avoir été souffle.


Ne cherche pas les éveillés, cherche la transparence.

Car les vrais guides ne parlent pas,

ils laissent parler la lumière à travers eux.

Ils ne te montrent rien,

ils effacent doucement ce qui te séparait du tout.

Leur regard est une eau calme

où ton propre visage se révèle éternel.

Et si tu les reconnais,

c’est que déjà la flamme veille en toi,

comme un feu sous la cendre.


Approche toi.

Souffle sur cette braise jusqu’à ce qu’elle t’engloutisse.

Quand tu brûleras sans te consumer,

tu sauras :il n’y a ni deux, ni un,

seulement la lumière qui rêve d’elle-même, en mille visages.


Quand plusieurs âmes respirent dans la même clarté,

une mer d’or se soulève.

Les anciens druides la voyaient flotter au-dessus des clairières,

cette nuée vibrante, tissée de silence et de ferveur.


C’est la communion sans autel,

le feu sans prêtre,

la prière sans mots.

Mais garde toi du vent de l’ego,

car il revient souvent par la porte du zèle.


Reste humble, enfant du souffle.

Sois le centre du cercle,

le vide qui permet aux astres de tourner.

Et que ta paix devienne chant,

chant de la lumière intérieure,

chant de l’inspiration même par laquelle l’univers se reconnaît.

Quand le vent caresse la braise, la lumière se souvient du ciel.


Ainsi en est-il de toi,

être du souffle et de poussière.

Chaque instant est un sanctuaire,

chaque battement, un portail.

Entre ce que tu crois être et ce que tu es,

il n’y a qu’un frémissement,

celui du silence qui se dit à lui-même :

Je suis la Lumière sans nom,
qui se respire à travers chaque être.
Je suis l’Amour originel,
et tout ce qui aime n’est que mon écho.✧

 
 
 

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