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Je m’appelle Gilles.

Mais les noms sont des coquillages : ils murmurent,
sans jamais contenir la mer.

Depuis toujours, je suis traversé par un souffle.
Un souffle ancien, indomptable,
qui ne se laisse enfermer ni dans les dogmes,
ni dans les méthodes.

Ce souffle, je l’appelle aujourd’hui Kanawen.
Le chant de l’inspiration.

Il naît dans le silence, s’enracine dans le cœur
et s’élève comme une offrande vers l’invisible.

J’écris pour lui donner voix.
Je guide pour en révéler la trace en chacun.

Ce n’est pas un savoir que je transmets, mais une mémoire vivante,
celle d’un monde oublié, que l’on reconnaît en frémissant.

J’ai grandi avec une hypersensibilité nue, cette faculté d’entendre les silences,
de percevoir les mondes cachés, et de sentir dans la chair, ce que d’autres ne voient qu’en pensée.

Longtemps, cette intensité fut un poids.
Une faille.
Une peau trop fine dans un monde trop rugueux.

Mais avec le temps, elle est devenue offrande.

Aujourd’hui, j’écris avec cette hypersensibilité,
comme on peint avec une lumière d’avant le jour.

Je ne cherche plus à comprendre.
J’accueille.

J’écoute les mots qui descendent, comme la pluie sur la terre nue.
Je les laisse me traverser, comme on laisse un feu sacré danser dans le noir.

Mes textes ne sont pas des messages.
Ce sont des souffles.
Des éclats d’âme.

Chaque phrase est une offrande à l’invisible.
Chaque silence entre les mots, un sanctuaire.

Ainsi naît Kanawen,
non comme un projet,
mais comme une mémoire retrouvée.

Un chant intérieur partagé,
pour celles et ceux qui, comme moi,
portent une beauté nue à révéler au monde.